LABORATOIRE TEXTILE

Laboratoire Textile is a natural evolution for textile artist Emmanuelle Premel-cabic. We might call it an inevitability, a shedding of skin or an exploration of future space.

Laboratoire Textile is the culmination of an artistic journey that has involved movement in many forms, including through architectural space(s), material circumstances, human encounters, turbulence, precarity, challenges, successes, failures and the endless demand to stand up after each and every unexpected fall....to continue the journey....to be, necessarily, Lost In Space.

Emmanuelle’s work is not, in the quotidian sense, a choice. It is a necessity. She has no choice but to live and work with these material circumstances. It is a connection with life that necessitates the life within Laboratoire Textile.

Nothing is predictable or predicted within this space. It is a daunting prospect. The available resources remain unknown to the artist, and there is a duality within that proposition. It is a circumstance that points to the wider (lack of) support for outsider artists as well as Emmanuelle’s constant search for the raw materials that inform the work.

The sculptures are rooted in upcycling and therefore rely upon found, scavenged and rescued objects and materials. Nowadays, the position of the artist within society is one that needs, and deserves, rescuing. For the outsider artist, of which Emmanuelle is one, the position is more severe. It is a space where the spirit is confronted on a daily basis.

Laboratoire Textile is the antithesis of the world of mainstream contemporary art, which is a deliberately constructed and mediated space, an illusion, an absurd proposition.
The mainstream art market is a marketplace like any other, it is informed by galleries and exhibitions, curators, gatekeepers and arbiters of taste who define our ‘gaze’, so that we might buy their products. It is, therefore, an implicitly restrictive space that is sustained by human agreement rather than intrinsic qualities. Value and worth are determined by subjective perception and dominant market forces.

To illustrate this absurd proposition, we are reminded that, in 2021, Salvatore Garau sold an invisible sculpture titled Io Sono ("I am"), which is made of nothing but exists conceptually and is recognized through a certificate of authenticity.

Emmanuelle’s work emerges through a tacit connection with the material, as opposed to art that is conceptualized, formalized or codified. She never sketches or plans to exhibit, she just ‘does’ it. It is both an impulse and a compulsion, a way of ‘being’, one might say. The work takes form through living with the materials daily, through ‘not knowing’ rather than ‘knowing.’

In a world where an idea of ‘what knowledge is’ is increasingly fed to us via compromised and corrupted machine algorithms like Chat GPT and Wikipedia, to remain in a space of ‘not knowing’ is both an act of ‘freedom’, and of rebellion.

But, in these matters, Emmanuelle has no choice, she cannot do otherwise and the words of the brilliant maverick artist, poet, musician Ivor Cutler resonate with her world most profoundly - art is a deeply personal and therapeutic endeavour.

Laboratoire Textile marks a new, and inevitable, phase where materials, installations and sculptures invite you to enter a space of quasi-performance....it is a visceral space where the ‘people’ are allowed to dwell within, rather than ‘gaze’ at. It is a rare space where one can linger......

Paul Sadot; 8th October 2025

Laboratoire Textile is a unique space situated in the ancient French town of Morlaix.

LABORATOIRE TEXTILE

Laboratoire Textile est une évolution naturelle pour l'artiste textile Emmanuelle Premel-Cabic. On pourrait parler d'une fatalité, d'une mue ou d'une exploration de l'espace futur.

Laboratoire Textile est l'aboutissement d'un parcours artistique qui a impliqué de nombreux mouvements, notamment à travers des espaces architecturaux, des circonstances matérielles, des rencontres humaines, des turbulences, précarités, défis, succès, échecs et l'exigence sans fin de se relever après chaque chute inattendue... pour continuer le voyage... pour être, nécessairement, perdue dans l’espace.

Le travail d'Emmanuelle n'est pas, au sens quotidien du terme, un choix. C'est une nécessité. Elle n'a d'autre choix que de vivre et de travailler avec ces circonstances matérielles. C'est un lien avec la vie qui rend nécessaire la vie au sein du Laboratoire Textile.

Rien n'est prévisible ni prédéterminé dans cet espace. C'est une perspective intimidante. Les ressources disponibles restent inconnues de l'artiste, et il existe une dualité dans cette proposition. C'est une situation qui met en évidence à la fois le manque de soutien général envers les artistes marginaux, et la recherche constante d'Emmanuelle pour trouver les matières premières qui inspirent son travail.

Les sculptures sont ancrées dans le surcyclage et reposent donc sur des objets et des matériaux trouvés, récupérés et sauvés. De nos jours, la position de l'artiste dans la société est une position qui a besoin et mérite d'être sauvée. Pour les artistes marginaux, dont Emmanuelle, la situation est plus grave. C’est un espace où chaque jour, l’esprit est mis au défi.

Le Laboratoire Textile est l'antithèse du monde de l'art contemporain mainstream, qui est un espace délibérément construit et médiatisé, une illusion, une proposition absurde.

Le marché de l'art mainstream est un marché comme les autres, il est influencé par les galeries et les expositions, les conservateurs, les gardiens et les arbitres du goût qui définissent notre « regard », afin que nous achetions leurs produits. Il s'agit donc d'un espace implicitement restrictif, qui repose sur un accord humain plutôt que sur des qualités intrinsèques. Valeur et importance sont déterminées par la perception subjective et les forces dominantes du marché.

Pour illustrer cette proposition absurde, rappelons-nous qu'en 2021, Salvatore Garau a vendu une sculpture invisible intitulée Io Sono (« Je suis »), faite de rien mais qui existe conceptuellement et est reconnue par un certificat d'authenticité.

Le travail d'Emmanuelle émerge d'une connexion tacite avec la matière, par opposition à l'art conceptualisé, formalisé ou codifié. Elle ne fait jamais d'esquisses ni ne planifie d'expositions, elle « fait », simplement. C'est à la fois impulsif et compulsif, une façon d'être, pourrait-on dire. Le travail prend forme, par la vie quotidienne aux côtés des matériaux, en « ne sachant pas » plutôt qu'en « sachant ».

Dans un monde où l'idée de « ce qu'est la connaissance » nous est de plus en plus imposée par des algorithmes compromis et corrompus tels que Chat GPT et Wikipédia, rester dans un espace de « non-savoir » est à la fois un acte de « liberté » et de rébellion.

Mais, dans ces domaines, Emmanuelle n'a pas le choix, elle ne peut pas faire autrement et les mots du brillant artiste, poète et musicien non-conformiste Ivor Cutler résonnent profondément dans son univers : « L'art est une entreprise profondément personnelle et thérapeutique. »

Laboratoire Textile marque une nouvelle phase inévitable où les matériaux, les installations et les sculptures vous invitent à entrer dans un espace de quasi-performance... Un espace viscéral où l’on est autorisé à séjourner, plutôt qu'à « regarder ». C'est un espace rare où l'on peut s'attarder...

Translation by Mathilde Rojinsky